Les États-membres se sont également engagés à un gain de 20 % en terme d'efficience énergétique.
Enfin, les 27 ont pris l'engagement collectif de faire passer la part des énergies renouvelables dans la consommation totale d'énergie, dite énergie primaire, de 6,5 à 20% d'ici à 2020. Si cet objectif global se fera avec une approche différenciée par pays pour tenir compte de certaines spécificités nationales et qu'une répartition des charges sera négociée de manière séparée à partir de propositions que la Commission européenne soumettra entre juillet et septembre, une teneur obligatoire de 10% de biocarburants dans les carburants classiques a été retenue dans cette optique.
C'est dans ce contexte et de manière à élaborer des propositions permettant de traduire le dernier objectif sous une forme législative que la Commission européenne vient de lancer une consultation publique concernant les biocarburants. Les biocarburants jouent un rôle essentiel pour améliorer la sécurité de l'approvisionnement et réduire l'émission de gaz à effet de serre dans les transports, et ils représentent de nouvelles sources de revenus pour ceux qui dépendent de l'agriculture, tant dans l'UE que dans les pays en développement, estime M. Piebalgs, membre de la Commission. Toutefois, souligne-t-il, ces avantages ne doivent pas être contrebalancés par les dégâts causés à l'environnement du fait d'une exploitation inadéquate des terres ou de processus de production dépassés.
De ce fait, la consultation qui restera ouverte jusqu'au 4 juin 2007 et qui s'adresse aux autorités publiques, entreprises, organisations non gouvernementales et aux autres parties intéressées, pose quatre questions : comment concevoir un système de viabilité à long terme des biocarburants ? comment surveiller l'incidence globale des biocarburants sur l'utilisation des terres ? comment encourager l'utilisation des biocarburants de deuxième génération ? quelles sont les autres mesures nécessaires pour parvenir à une part de biocarburants de 10 % ?
Parmi les atouts des biocarburants au regard des carburants d'origine fossile, on notera qu'ils contribuent à diminuer certains impacts globaux et représentent un élément de réponse à l'augmentation du coût des carburants et à la baisse des réserves pétrolières. De plus, ils contribuent faiblement aux émissions globales de gaz à effet de serre liée à l'automobile puisque le dioxyde de carbone rejeté lors de la combustion des biocarburants est en grande partie absorbé lors de la croissance des plantes qui servent à le fabriquer : il n'y a pas d'apport de carbone fossile dans l'atmosphère.
Mais selon les études, le bilan environnemental des biocarburants reste terriblement contrasté. Si selon une étude de l'ADEME et du ministère de l'Industrie datant de 2002, la filière EMVH/Diester produirait, par rapport à la filière gazole, 3,5 fois moins de GES et a un rendement énergétique 3,3 fois supérieur et que la filière éthanol produirait 2,5 fois moins de GES et a un rendement énergétique 2,3 fois supérieur par rapport à la filière essence, certaines études tendent au contraire à montrer que le bilan est parfois loin d'être aussi favorable.
Selon l'ADEME, les biocarburants ont aussi des impacts positifs sur la pollution locale de l'air comparativement aux carburants classiques : la présence d'oxygène dans les biocarburants améliore leur combustion et permet de réduire ainsi la quantité de particules, de monoxyde de carbone et de la plupart des polluants émis. Au contraire, selon une récente étude américaine parue dans la revue Environmental Science & Technology, l'utilisation de l'E85 polluerait autant que l'utilisation de carburant classique et aurait un impact sanitaire similaire voire plus grave.
En revanche tout le monde semble à peu près s'accorder pour constater qu'en leur défaveur, les méthodes de production entraînent une consommation élevée d'énergie et que des efforts de recherche doivent être consentis pour développer la deuxième génération de biocarburants, à base de ligno-cellulose.
De plus, les biocarburants peuvent avoir un impact négatif sur l'environnement (la biodiversité, la qualité des sols et la ressource en eau) car ils sont généralement issus de cultures intensives, consommatrices d'engrais et de pesticides. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle certains souhaitent un changement de dénomination au profit du terme Agrocarburant. Enfin, alors que la France compte parmi les pays les plus étendus d'Europe, la surface cultivable du pays ne peut fournir de quoi alimenter ses propres besoins dictés par le plan national : 10 % de biocarburants dans nos réservoirs en 2015…